Aquacultures

Dans le but de diversifier les ressources aquacoles locales depuis ces 10 dernières années, les autorités publiques polynésiennes (Direction des Ressources Marines et Minières, DRMM) soutiennent les recherches appliquées à la pisciculture marine. Le paraha peue, ou Platax orbicularis, est une espèce lagonaire endémique très appréciée des Polynésiens. Grâce à sa forte valeur marchande ainsi que sa croissance rapide, cette espèce a été choisie comme candidate pour le développement de la production locale. Le cycle de vie en captivité de cette espèce a été maitrisé en partie grâce au succès de l’élevage larvaire (Gasset et Remoissenet, 2011). Depuis 2011, l’écloserie territoriale Vairao Aquaculture (VaiA) assure la production des juvéniles pour les fermes privées leur permettant  de commercialiser près de 30 tonnes en 2015.

La pisciculture émergente du paraha peue subit actuellement de sévères épisodes de mortalités des juvéniles (jusqu’à 90%) après leur transfert de l’écloserie bio-sécurisée à terre vers les cages en lagons. Depuis deux ans, une série d’infections expérimentales réalisée au Centre Ifremer du Pacifique (CIP) a permis d’associer cette maladie à deux bactéries Tenacibaculum maritimum et Vibrio harveyi (Swarup-Gaucher, 2011).  Ces infections menacent l’avenir de cette filière, créant des surcoûts de production ainsi qu’une variabilité et imprévisibilité des volumes de production difficiles à gérer. Tandis que des travaux sont menés en parallèle sur l’étiologie de cette maladie, la priorité actuelle reste l’identification du développement du système immunitaire du paraha peue afin d’améliorer la survie des alevins lors de leur transfert vers le milieu naturel. La connaissance des étapes précoces du développement de ces organes clés de la digestion et de l’immunité est donc une préoccupation majeure pour la production de paraha peue. La séquence d’organogénèse du paraha peue de l’éclosion à une taille moyenne de 50 g a pu être décrite pour la première fois en conditions de production expérimentale dans le but d’optimiser les conditions de culture de cette nouvelle espèce à fort potentiel aquacole.

Poster présenté au congrès Aquaculture à Montpellier en Août 2015 : Poster Platax ontogeny AQUA 2015

Parallèlement, les interactions hôte-pathogène sont étudiées grâce aux tests de diagnostic moléculaire ciblant T. maritimum. Des essais reproducibles d'infection expérimentale non invasive de poissons juvéniles naïfs avec une suspension bactérienne d'une souche de T. maritimum virulente ont permis de concevoir différents profiles d'expression afin de caractériser l'expression des gènes des poissons résistants à cette bactérie. Durant l'élevage larvaire et l'alevinage, différentes conditions environnementales ont ensuite été évaluées grâce aux biomarqueurs potentiels de santé afin de faire évoluer les méthodes d'élevage en production selon des conditions environnementales permettant aux alevins de mieux résister naturellement aux infections bactériennes.

Etude du transcriptome de Platax orbicularis : Etude du transcriptome de Platax orbicularis